Cures thermales : deux poids, deux mesures

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Balaruc-les-bains est une ville d’eaux. Elle avait jusque-là une orientation thérapeutique, prise en charge par l’assurance-maladie, pour la gynécologie, les maladies de l’appareil génital, en complément de la rhumatologie et les séquelles de traumatismes ostéo-articulaires. l’arrêté du 8 octobre 2008 modifiant la nomenclature générale des actes professionnels des médecins, des chirurgiens-dentistes, des sages-femmes et des auxiliaires médicaux, publié au Journal officiel du 29 octobre 2008, vient de revoir complètement cette orientation puisque dès maintenant seuls les soins de cure en rapport avec la phlébologie sont pris en charge…

Cure d'eauL’amendement no 456 au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté par Jean-Pierre Dufau, Alain Vidalies et Henri Emmanuelli, souligne dans son exposé sommaire que « dans le cadre conventionnel de la médecine thermale une démarche d’évaluation scientifique de cette thérapeutique a été engagée depuis 2005. Cette démarche, conduite essentiellement par l’AFRETH (Association française pour la recherche thermale), est d’une ampleur sans précédent et est financée collégialement par les professionnels de santé et les collectivités territoriales d’implantation des stations thermales, pour un budget annuel de l’ordre de
1,5 million d’euros. Elle est menée en relation avec l’assurance-maladie, et bénéficie depuis son lancement de l’aval du ministère de la santé.
Cette démarche produit des résultats et des publications scientifiques qui apparaîtront chaque année à partir de 2009.
L’efficacité de cette évaluation scientifique a permis la récente reconduction de la Convention nationale thermale, voulue par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) et validée par la ministre de la Santé, qui maintient le cadre conventionnel des cures thermales jusqu’à fin 2012.
Il est ainsi nécessaire de consolider le cadre conventionnel de cette thérapeutique et le niveau de sa prise en charge sociale.
En effet, ces études scientifiques sont entreprises afin de démontrer le service médical rendu aux malades bénéficiant de cures thermales.
Le thermalisme s’est ouvert à de nouveaux champs de compétences, notamment celui de la médecine de prévention. Les patients qui bénéficient de cures sont souvent âgés. Cette pratique peut leur permettre de vieillir dans de meilleures conditions et de consommer moins de médicaments, ce qui constitue un bénéfice médical certain.
Il est indispensable de considérer l’économie réalisée sur le long terme, notamment pour les maladies chroniques. En effet, le thermalisme permet de réduire le nombre d’arrêts maladie et de diminuer la durée des traitements médicamenteux. Le thermalisme trouve également toute son utilité dans les soins de suite, en favorisant, par une prise en charge adéquate et pédagogique, la convalescence de malades.
En outre, il convient de rappeler que la grande majorité des curistes qui bénéficient des cures thermales sont des patients d’origine modeste, pour lesquels le reste à charge représente déjà près de 70 % de coût de la cure si l’on agrège les soins, les honoraires et les dépenses de séjour et de voyage. Dans l’attente des conclusions de cette évaluation scientifique, il est ainsi essentiel de maintenir le taux de la participation de l’assuré à 35 % ».

Dans le même temps, l’exposé sommaire de l’amendement no 84, présenté par Jean-Pierre Door, rapporteur au nom de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pour l’assurance maladie et les accidents du travail et Yves Bur, insiste sur le fait que « la prise en charge de soins thermaux, dont le service médical rendu reste à démontrer, ne peut être supérieure à celle de produits de santé dont l’amélioration du service médical rendu démontré objectivement a été jugée modérée. Le Régime social des indépendants (RSI) a ainsi proposé de réduire la prise en charge des cures thermales par l’assurance maladie obligatoire ». 

Le thermalisme, avec l’impact économique qu’il représente dans certaines régions, va continuer de nombreuses années à faire débat. Les cures thermales et leurs eaux comptent néanmoins bien moins de députés prêts à les défendre que n’en compte le vin. Cela viendrait-il du fait que les parlementaires ont plus de bouteille ou qu’ils n’aiment pas mettre de l’eau dans leur vin ?

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